dimanche 28 octobre 2007

Le départ... 1ère partie

Tel que promis, voici maintenant venu le temps de vous relater les péripéties de notre voyage en Égypte. Pour ceux qui visitent moins régulièrement le site, assurez-vous de vérifier les messages précédents car plusieurs textes apparaîtront dans les prochains jours. Les aventures étant nombreuses, nous les traiterons le plus possible par thèmes afin d'alléger le contenu.

Donc un voyage riche en rebondissements, en émerveillement, en questionnements, en déceptions mais aussi en expérience. C'est apparememnt le prix à payer pour sortir du traditionnel circuit touristique et ainsi se faire une véritable idée sur un pays et son peuple.

Oui, on aurait pû choisir des visites organisées (au lieu de se faire organiser). Sortir de l'hôtel, embarquer dans un autobus, visiter un site puis revenir à l'hôtel. Mais qu'aurait-on eu à raconter à notre retour? Que les draps de l'hôtel sentaient bons, que le garçon de chambre sentait un peu le dessous de bras, qu'il n'y a pas de cretons dans le brunch de l'hôtel...

Non, on a choisi de se faire soutirer de l'argent, de s'imbiber les poumons de smog et de poussière, de se faire des ami$ passager$, de prendre des marches le soir dans des rues non éclairées en évitant de se faire happer par des voitures roulant sans phares, de se laver à l'eau froide, mais aussi de parler avec les gens du coin et de ce qu'ils pensent de peur propre pays, de manger du cucheri, de se faire dire chaque jour "Canada is good, Canada dry" (à suivre), de constater que le général Mubarak est un sujet de conversation aussi épineux que le Sultan Qaboos, bref de sortir des sentiers battus et de se faire une opinion. C'est pas ça le but des voyages dans le fond. Alors voici...

Départ en avion le 18 sur les ailes d'Oman Air. Première expérience en ce qui nous concerne avec la compagnie aérienne locale. J'avais bien hâte, ça fait 5 mois que je trouve leur avion très beau...de l'extérieur. Après les consignes d'usage, le décollage. Premier constat, malgré que lesdites consignes aient été diffusées en arabes, il n'y a visiblement que les 2 seuls québécois dans l'avion qui les respectent. Ici, un omanais parle au cellulaire, là un autre a baissé son siège et fermé son hublot pour piquer un somme, là un enfant saute sur son siège pas attaché. Tout ça avant que les consignes soient éteintes. Merde, je me croierais revenu dans mon enfance dans un autobus jaune. À la différence que je suis entouré d'adultes supposément raisonnables et que Fafouin (mon chauffeur de l'époque) est enfermé dans son cockpit et ne peut faire de discipline. Bref, durant tout le vol, le passage central aura l'air de la Grande Allée durant le festival d'été, empêchant ainsi les agents de bord de servir des rafraîchissments aux 2 québécois!

Sabin voulant faire un peu de charme au bambin assis devant lui, commence à lui faire des grimaces. Après quelques simagrées mutuels, ça dégénère en 2 temps 3 mouvements. Ça se termine par des serviettes jetables (napkins) jetées à la tête de mon compagnon de voyage. J'appréhende la suite...après avoir laissé son repas de côté, le jeune homme continue de sauter sur son siège, toujours avec son repas devant lui. J'entrevois déja le moment où Sabin se retrouvera avec un pita comme couvre-chef tandis que l'agneau en sauce avec purée de pois chiches sera répandu dans l'allée. Et si au contraire, ce dégat empêchait les 125 autres de circuler pendant 15 minutes. Mais il n'en est rien et ce, malgré l'inaction de ses parents. Le seul geste que son père fera en fait sera de lui servir... un café avec 2 sucres...vous vous rendez compte, un enfant de 4 ans qui a déja l'air d'un hyperactif sur les speeds et qui se tape un café noir avec un 2 sucres dans l'avion. Heureusement, je suis assis près de la sortie de secours. Étonnement. Je ne sais pas si le métabolisme des arabes est différent du nôtre mais quoiqu'il en soit, après avoir terminé son café, je jeune s'étend sur les genoux de sa mère....et dort 2 bonnes heures sans bouger d'un poil. J'ai ben hâte d'essayer ça avec mon fils, à suivre!

Mais je ne suis pas au bout de mes surprises. Mes voisines de siège sont 2 omanaises, une mère avec sa fille. Alors que la mère est parti se rafraîchir (ou plutôt se parfumer) à la toilette, la fille m'aborde. Je regarde bien autour pour m'assurer que c'est bien moi qu'elle veut entretenir car aucune femme arabe ne nous a adressée la parole en 5 mois pour faire du social (à part au travail). Je répond gentiment à ses questions tout en surveillant l'arrivée de maman afin de m'éviter un coup de sacoche omanaise derrière la tête...je me dis intérieurement que cette fille doit être soit une rebelle, soit folle et inconsciente. Du coin de l'oeil, j'aperçois maman qui revient... et sa fille de continuer de me parler. Je détourne le regard pour mettre un terme à cet entretien et ne pas passer pour un Jean-Paul Belleau auprès de la mama. Mais elle continue. Je feint de prendre un magazine mais peine perdu. Et bien croyez le ou non, la maman prend place et s'intègre tout bonnement à la conversation. Après quelques minutes et une dernière petite tournée de chocolat, Sabin y ayant eu droit également après un petit roupillon, un de mes tabous est tombé mais je commence à penser qu'elle veut marier sa fille.

Après 5 autres minutes, le rapprochement atteint son comble. Belle-maman décide de se maquiller et de replacer son voile. Ayant autant de place que dans le désormais célèbre Dash 8 d'Air Canada Jazz et ayant besoin de l'approbation de sa fille quant à son apparence, elle se tourne vers elle mais non sans avoir préalablement déposée la moitié de son arrière-train sur ma cuisse droite. Je reste sans broncher, je me dis que c'est le prix à payer pour le chocolat... Après 7 bonnes minutes de pliage pis de replaçage de voile, ma future décide que sa mère est enfin présentable et je retrouve l'usage de ma jambe. On échange quelques sourires (je me demande s'il faut que je la complimente) et je décide de simuler un petit roupillon car j'appréhende le moment où elle me parlera de la dot que je devrai verser à la famille.

Honnêtement, j'exagère à peine et j'ai bien apprécié ce petit moment. Depuis le temps qu'on dit que les omanaises sont froides, en voilà deux qui devraient communiquer leur façon de vivre à leurs compatriotes.

La suite prochainement pour l'arrivée à l'aéroport et à l'hôtel.

Fred

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