dimanche 4 novembre 2007
Traverser sans se faire écraser... 3ème partie
Syed le bon samaritain.
Bon nous sommes installés à l’hôtel confortablement et Fred et Moi décidâmes, wow j’vas lâcher ce temps la on va se mêler… de traverser la rue et se rendre à un semblant de centre commercial pour se procurer de l’eau et autres petites douceurs. Ah, oui, on en a profité pour visiter quelques magasins de chaussures histoire de ne pas trop dépayser Fred, toujours à la recherche d’une bonne paire de Puma supplémentaire.
À voir le trafic lors du voyage de l’aéroport à notre hôtel, on se demandait sérieusement comment on réussirait à traverser la rue sans y laisser un bout de pied ou une jambe au complet. On avait failli frapper au moins une bonne douzaine de personne sous le sourire un peu bizarre de notre chauffeur. Ça semble être drôle par ici de frôler des gens entre 2 voitures et essayer d’en faire des clubs sandwich.
Toujours est-il que par ici, la conduite automobile est plus une danse incohérente que de la conduite suivant des règles et que, sans exagérer, il n’y a aucunes règles, personnes n’arrêtent aux lumières de circulation, aux arrêts ou encore moins aux traverses de piétons. Mais heureusement la rue qu’on doit traverser, par chance, dispose de traverses de piétons, eh les amis, qu’est-ce que j’ai dit plus haut? Ils s’en foutent des traverses de piétons. Merde le petit sentiment de sécurité qu’on avait vient de disparaître.
Mais en réalité c’est une petite rue pour le Caire (Gizeh), 4 voies de chaque côté, je veux dire 4 voies identifiées, ce qui veut dire 7 ou 8 voitures de large de chaque côté… ben oui le calcul au Caire est un peu différent vous voyez. Tant qu’ils peuvent ajouter des voitures, ils en ajoutent. Pour résumer, on avait une rue, la rue des Pyramides, de 8 voies à traverser qui en réalité avait 16 voitures de largeur, sans traverses de piétons, où les voitures n’arrêtent pas pour les piétons, roulent à 50 kph et que les lumières de circulation sont des décorations. Tout un défi n’est-ce pas? Attendez, il manque des détails… il est 20h00, il fait noir et plus de la moitié des voitures n’ont pas de phares, « des seal beams » pour les mordus, oui, oui c’est ça, pas de phares. Non seulement ils n’arrêtent pas, se foutent des piétons et ne s’occupent pas des feux de signalisation, on ne les voie pas.
Et bien notre malheur tourne en bonheur car imaginez vous donc qu’un bon samaritain passait par là juste au moment où nous nous apprêtions à traverser cette ruelle. Méchante coïncidence hein? Quoi y a-t-il des sceptiques? On verra plus tard, pour le moment continuons de traverser la rue, s’il vous plaît. De toute façon, vous n’avez pas tellement le choix de suivre ce que j’écris… ce n’est pas encore interactif, lol.
Alors, moi et mon courageux compagnon, 15 pour les intimes, s’apprêtons à mettre nos pieds en bas du trottoir, on regarde d’un côté et de l’autre, ben pourquoi regarder l’autre côté, c’est « one way »… mais même en regardant d’un seul côté, c’est très difficile d’imaginer comment on pourra se rendre de l’autre côté alors que les autos défilent à toute allure sans aucun espace entre elles.
C’est alors que Syed, notre tombé-du-ciel-samaritain, apparaît de nulle part et nous dit, c’est pas facile de traverser les rues en Égypte hein? Moi et Fred se regardons et en même temps, y sort d’où celui-là? Hey, toute une découverte mon ami, tu crois qu’on ne s’en était pas rendu compte ou quoi? Alors qu’on s’apprêtait à ….
Wow les amis, vous pensiez qu’on allait traverser la rue? Ben non pas encore car je dois vous expliquer exactement ce que ça représente ici, la conduite automobile ou la traverse de rue. Moi et 15, on traversera un peu plus tard avec vous tous…
Tout d’abord, on ne sait pas trop comment ni même pourquoi les Égyptiens ont le droit de conduire. Si Ramsès II était encore de ce monde, il l’interdirait sur le champ, enfin « sur le désert ». Ils conduisent tous exactement de la même façon, comme si ils traînaient un ancien char égyptien. Mais attention, vous ne me croirez pas mais… ils conduisent strictement préventivement. Oui, oui, préventivement, ce n’était pas une erreur de typo. Je gage que vous ne vous attendiez pas à ça. Ce que je veux dire exactement c’est qu’ils ne peuvent pas faire autrement de toute façon.
Ils ne peuvent conduire plus de 10 pieds sur la route sans regarder de tous les côtés si quelqu’un veut prendre leur place, ou bien les dépasser, ou si l’auto qui les suit est plus gros, plus lourd, plus neuf, plus vieux, parce que ça aussi ça a une importance sur la manière de conduire. Plus leur auto est neuve, plus ils sont préventifs, plus elle est vieille plus ce sont les autres qui sont préventifs… je sais c’est difficile à saisir sans vidéo explicatif, mais un jour on vous montrera… Exemple : Ahmed, un chauffeur qu’on vous parlera plus tard et qui nous a conduits à Alexandrie, conduit directement sur la ligne. Je ne sais pas si c’est pour garder une option dans 2 voies ou pour bloquer les autres mais, il conduit toujours comme ça. Et il se promène d’une voie à l’autre et reste toujours sur une des lignes.
En plus tous les conducteurs, tous les conducteurs, encore… tous les conducteurs se promènent d’une voie à l’autre sans arrêt pour gagner 1 mètre, 2 mètres, oups ça n’a pas fonctionné, on rechange de voie… sans arrêt. Ils n’ont pas compris, et ne veulent probablement pas non plus, que si tout le monde restait dans leur voie respective, le trafic pourrait bouger, mais non ils bloquent la voie d’à côté, ce qui entraîne un blocage d’une autre voie, sans arrêt. Enfin, très difficile à exprimer cette vision sur papier…
Retournons à Syed, le bon samaritain…
Il dit, suivez-moi et nous le suivîmes pas à pas, en même temps il nous demandait d’où on venait et de réponde, du Canada… Dry, Canada Dry. ??? On ne comprend pas trop le sens de sa phrase. Il veut surement dire froid, pas Dry… à suivre. Tout en discutant, on avance, sans cacher notre peur d’y rester, vers l’autre côté de la rue. Fred on est rendu sans perdre un morceau. Le truc, comme on l’appliquera des dizaines de fois par la suite, consiste à traverser sans trop réfléchir et assez étonnamment les autos ralentissent juste assez longtemps pour que les malades de notre genre, puissions danser entre les voitures jusque l’autre côté.
En fait, si vous suivez ce que je disais plus haut, ils sont tellement préventifs et il y a tellement de complicité entres eux que même les piétons en profitent. On n’a qu’à mettre un pied dans la rue, fermer nos yeux et faire confiance aux autos. Ben là, vous m’croyez pas ? C’est un peu exagéré je l’avoue, mais c’est à peu près ce qu’on fait. C’est tout un « feeling » d’être dans le milieu d’une rue de 16 voitures de large, qui roulent à 50 km et de faire des pas de tango pour échapper à la presse à touristes. Il n’en tient qu’à un ou deux centimètres pour être transformé en Houmous et être étendu dans notre prochain Shawarma.
Toujours est-il que la confiance, nous envahissait à chaque centimètre, et que, finalement, c’est pas si pire que ça une fois habitué de traverser. C’est le premier pas qui est stressant, une fois dans la rue, t’as plus le choix, c’est plus dangereux de reculer que d’avancer. On passait tellement proche des voitures, que nos pantalons avaient des traces de peinture.
On est toutefois arrivé de l’autre côté, sein et sauf, avec notre nouvel ami Syed, qui nous amène directement dans sa « caverne » d’Alibaba, car il est de famille Bédouine, pour nous raconter comment on fait, avec du parfum Arabian Nights, pour passer des nuits de plaisir.
On s’en reparle de notre cher Syed.
Sabin
Ah oui, on a rencontré le descendant directe de Ramsès II, je sais pas si c'est lui le propriétaire des condoms Ramsès ?
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