Un an plus tard...

Il y a un an, soit le 31 juillet 2008, je partais moi et mes 2 filles en voiture et tente roulotte pour traverser les quelques 8 500 kilomètres qui nous séparaient de Kitimat, "Bee Cee" (BC). Comme vous l'avez lu précédemment nous avons fait un détour via les "States" pour aboutir à notre nouvelle ville de résidence et mon nouveau lieu de travail... et de pêche.

Beaucoup de choses se sont passées depuis un an et encore beaucoup reste à venir en voici donc un petit, mais alors tout petit résumé: L'automne 2008 fût une période d'adaptation extrêmement difficile pour moi, père monoparental, et mes 2 filles qui fréquentaient 2 écoles différentes et qui ne parlaient pas l'anglais et qui s'ennuiyaient de leurs amies et leur maman. Beaucoup de soirées furent consacrées à récomforter mes filles, enfouissant mes ennuis et tracas personnels car mes filles en avaient assez des leurs. L'adaptation n'a donc pas été facile pour qui que ce soit et toute l'équipe a eu sa part de hauts et de bas depuis l'an dernier. Mes filles ont toutefois terminées l'année scolaire en force avec des mentions d'honneurs au secondaire pour ma plus grande et un Academic Award pour ma plus jeune. Pas besoin de vous dire que le papa est très fier et surtout très heureux que mes filles se soient intégrées aussi bien. Ah oui et notre nouvelle fille "Delly" mon petit chien de 75 livres boit 4 gallons d'eau par jour, mange tout ce qui est animé, inanimé, biologique ou synthétique et a plus d'énergie qu'un diable de Tanzani... mais elle est si jolie la coquine.

La petite Zoé Milot est née le 8 février 2009 à 00h45 du matin, 46 minutes plus tôt et on aurait célébrer la fête de ma fille Sara-Kim en même temps. Faut croire que Zoé n'était pas encore prête à se montrer le p'tit bout du nez et que maman Véro la retenait encore un peu. Tant qu'au papa les larmes ne suffisaient pas à calmer sa joie de devenir un papa et de travailler aussi fort pour rester réveiller le jour. Toujours est-il que notre petite "nièce-cauchonne" est très jolie et s'adapte très bien à ses parents, elle aussi doit faire preuve d'adaptation assez intense. Cela a pris un an à Frédéric pour prendre son premier saumon et je crois qu'ils l'on dégusté jusqu'à la dernière arrète. Patiente Zoé je te montrerai moi-même à pêcher car ton pôpa n'est pas le plus doué.

La famille Bussières a eu aussi quelques moments de hauts et bas mais l'achat de la Westfalia a permis à nos tourtereaux de visiter les innombrables "racoins" du Northern BC, ils arrivent même de quelques jours à Seatle où Hélène était contente de voir son fils. Daniel est à son meilleur avec une canne à moucher et les quelques milliers de saumon lui passant entre les jambes, un Chum ici un Rose par là. Fish on mon Daniel, Fish on! Fait à noté que ses 2 chiens "saucisses" ne sont même pas assez haut sur pattes pour qu'un poisson rouge ne passerait même pas en dessous... alors Daniel ne les amène pas à la pêche.

Mme Coron, comme dit Daniel, et sa gang ont eu quelques défis de leur côté également, l'apprentissage de l'anglais de "Hilles", les rénos, l'école, le volleyball (humm c'est vrai y'en a pas). Gilles avait hâte en titi de mettre son bateau à l'eau pour narguer les poissons du Channel et de Prince Rupert, les crabes et autres bestioles n'ont qu'à bien se tenir. Je suis moi-même aller faire un tour sur son super 275 hp boat, une bonne récolte de crabes nous à fait "craquer" du crabe de 18h00 à 21h30 le soir tout en se tappant une bonne bouffe en même temps. Martine a énormément améliorer la langue de Shakespeare tout en y gardant sa p'tite touche perso. Le Team Launch n'a rien à voir avec un p'tit buffet de sandwich mais bien une réunion de démarrage, n'est-ce pas Martine? Mais avant d'avoir fini d'écrire ces lignes, Martine faisait le choix de ne pas revenir ici. On te souhaite tous une bonne continuité au Lac Martine et profites des beaux moment dans ton coin de pays... tu as tout de même créée un vide immense dans le bureau. A+

Pour ma part l'achat de mon bateau et surtout les incalculables heures de navigations depuis le 19 juin dernier me comblent entièrement...

The voyage home: Tout d'abord il faut savoir qu'il n'y a pas de station de remplissage à la marina de Port Edward et que j'ai du faire un petit détour vers Prince Rupert pour faire le plein. Curieux car j'ai bien vu au moins 120 bateaux de pêche petits et grands à Port Edward, faut croire qu'ils sont patient et qu'un détour de 2 heures (allé seulement) pour faire le plein ne les dérangent pas.

Enfin donc 19 heures de navigation m'attendent alors un peu de Diésel serait tout de même pratique: Départ de Port Edward en bordure du Pacific à 11h00, destination Prince Rupert à quelques 2 heures de navigation pour faire le plein et effectuer les transfers de propriété au très impressionnant bureau du Ministère fédérale du transport à même le bureau de l'assurance emploi, du ministère de la santé et services sociaux et bien d'autres ministèeres... mais une seule employée. Je peux vous dire que la madame au comptoir a reçu toute une formation. Elle est passée de l'étape pousse, pousse, pousse le crayon jaune (Richard Desjardins) à "je change de chapeau et je vous reviens." Je signe alors les papiers et devient enfin propriétaire d'un Salmon Fishing Troller Wahl Design 1936... un rêve devenu réalité, ah la belle bête.

Un p'tit gueuleton au Cow Bay Cafe (Halibut Chowder, hummm!), et on monte à bord pour le voyage inaugural. Harold mon cher compagnon de voyage, qui a accepté de bien vouloir passer 2 jours en mer avec moi, pêche dans les alentours depuis près de 50 ans et connaît tous les raccoins, les p'tites baies, les p'tits ruisseaux, les plages où il se rendait en amoureux avec son épouse ainsi que toutes les histoires de pêche imaginable, en fait il en connaissait même trop, il n'arrêtait pas de parler, il me disait à tout moment "je sais que je parle beaucoup alors ne te gêne pas pour me le dire", mais il n'arrêtait jamais. Je blague car il a été très intéressant d'apprendre de lui lors de ce merveilleux voyage. On s'est installé dans une petite baie sur le Inverness Channel vers 10h30 du soir. Le coin était magnifique, tranquille, aucun bruit et l'eau était comme un miroir. Un p'tit dodo de 6 heures nous a fait du bien.

Départ de la baie vers 6h30 du matin et retour sur le Grenville Channel où quelques instants plus tard le Northern Pacific, traversier de Vancouver à Prince Rupert nous dépassait. On l'avait rencontré la veille vers 21h00. Ses immenses vagues nous on bercer pendant un p'tit moment mais sans plus car mon "navire" tient bien la mer. Le Grenville Channel s'étend sur environ 100 km avant l'embouchure du Douglas Channel, et lors de notre passage sur celui-ci, j'y ai vu 3 saisons... sauf l'été, et lors de notre passage en soirée la marée était si intense qu'on aurait dit remonter la rivière Jarques-Cartier. Le Pacific porte bien le nom de l'erreur qu'on lui a donné, le calme. La température variait de 5 à 15 degrés en passant par la pluie, le vent glacial. Une minute j'étais bien sur le pont supérieur, l'autre je rentrais à l'intérieur car même les "polars" et habits de pluis ne suffisaient pas.

Fait surprenant juste avant d'entrée dans le Douglas Channel, dernier direct vers Kitimat, on rencontre le voilier école de la marine canadienne le HMCS Oriole, le même navire sur lequel j'avais fait une demande pour me rendre de Chiliwack, BC en passant par le canal de Panama jusqu'à la ville de Québec en 1984 pour un rassemblement de voiliers célébrant le 450ème anniversaire de l'arrivée de Jarques Cartier au Canada. Malheureusement trop de demandes pour les 21 places disponibles à bord....

Suite dans le prochain blog les amis.

Sabin